D’autres frontaliers y ont déjà pensé, comme Aurélie Marchand, 51 ans, Operation manager chez HRG, qui souligne aussi les aides que le pays offre aux étudiants. « J’ai déjà travaillé en France, mais je n’y reviendrais pas, explique-t-elle. En plus du salaire, il y a les avantages sociaux pour les enfants.» Son fils lycéen a prévu de poursuivre ses études dès l’année prochaine au Grand-Duché. Il pourra bénéficier de la bourse du Cedies (Centre de documentation et d’information sur l’enseignement supérieur), l’équivalent luxembourgeois du Crous. De plus, il bénéficiera de la gratuité à venir des transports en commun, puisqu’une ligne transfrontalière passe près de leur domicile à Entrange. Pour sa collègue Anne Link, Luxembourgeoise de 33 ans qui habite à Bertrameix, en Meurthe-et-Moselle, c’est à la qualité de l’enseignement qu’elle pense. Ses deux enfants sont scolarisés à Esch-sur-Alzette, près de son lieu de travail. « L’école luxembourgeoise a l’avantage d’enseigner trois langues dès le départ, souligne-t-elle. Puis j’ai envie qu’ils gardent ma culture et celle de mon mari.» Et malgré la route et une amplitude horaire importante, ses enfants ont pris l’habitude et ne veulent plus en partir. Elle émet tout de même une petite crainte vis-à-vis de l’augmentation du nombre de frontaliers, mais « on verra », conclut-elle.
Même si elle y pense de plus en plus, Ericka reconnaît que ce n’est encore qu’une hypothèse, car quitter son pays n’est pas si facile que ça. « C’est un déracinement, malgré le fait qu’il n’y ait que 70 kilomètres, tu vas vivre dans un pays étranger. » Pour elle, il faut encore peser les pour et les contre.